• Les Couleurs en magie

    <div-container></div-container> <div-container></div-container>Les couleurs ont une grande importance en magie, aussi bien dans le choix des bougies à utiliser lors d'un rituel, que dans le choix de la tenue rituelle, ou d'autres accessoires et outils couramment utilisés. Voici donc un ensemble la symbolique des couleurs, qui vous sera utile aussi comme base pour méditer sur chacune de ces couleurs, et ce qu'elle représente pour vous :


    La Symbolique du Blanc

    Tout comme sa couleur contraire, le Noir, le Blanc est à une extrémité de la gamme chromatique, il est absolu, sans nuances ni variations, et symbolise aussi bien l'absence que la somme des couleurs. Dans cette vision, le Blanc symbolise donc l'Un et le Tout, c'est-à-dire l'unité qui précède la multiplicité, aussi bien que la multiplicité prise dans son entier, qui manifeste alors son unité symbolique. Le Blanc se situe donc à la fois au début et à la fin du jour, ce qui lui donne une valeur idéale, c'est la couleur à la fois de l'Est et de l'Ouest. Le Blanc se situe aux moments charnières, entre autres lors d'un nouveau départ. D'ailleurs c'est la couleur des candidats, c'est-à-dire de ceux qui vont changer de condition. Le Blanc est donc une couleur liée aux rites de passage, et aux mutations de l'être, suivant en cela le schéma classique de toute initiation : mort puis renaissance.

    Le Blanc de l'Ouest est celui de la mort, qui amène l'être au monde lunaire, froid et femelle, à l'absence, au vide et à la disparition de la conscience. Alors que le Blanc de l'Est est celui de la renaissance, c'est celui de l'aube, moment où le ciel réapparaît, avec un potentiel de manifestation rechargé pendant la nuit ( qui est un symbole du ventre maternel dont sont issues toutes les énergies ). Ces deux Blancs sont comme suspendus entre présence et absence, entre Lune et Soleil, c'est-à-dire entre les deux faces du sacré. La symbolique du blanc découle de l'aspect de charnière de cette couleur.

    Le Blanc étant un symbole de renaissance, il est donc aussi symbole de mort, et donc de deuil ( en Orient les personnes endeuillées sont en blanc et non en noir comme en Occident ). Le Blanc est d'ailleurs la couleur des vampires ( c'est-à-dire de celui que le sang et donc la vie a quittée ), mais aussi la couleur du linceul, des fantômes et autres apparitions.

    Dans beaucoup de rites initiatiques le Blanc symbolise la phase qui précède la mort, c'est-à-dire l'instant où l'on ne fait déjà plus partie du monde profane mais pas encore du monde sacré. Ainsi en est-il aussi de la chemise blanche des condamnés, ou de la robe blanche de la mariée : en fait ce blanc symbolise l'aube, le moment suspendu juste avant l'apparition de Vénus et donc de la couleur rouge ( le sang virginal, le sang du condamné, etc... ). La relation entre le Blanc et le Rouge se retrouve chez les Soufis, pour qui le Blanc est la couleur de la sagesse originelle et la vocation du devenir de l'homme, alors que le rouge est la couleur de celui qui est mêlé aux obscurité du monde, celui qui est prisonnier de ses chaînes.

    Le Blanc est la couleur de la pureté, de par ce coté passif et neutre, ce moment où rien n'a encore été accompli. C'est la couleur de l'innocence originelle non encore souillée par une influence extérieure, ainsi que la pureté retrouvée par celui qui a su retrouver son état primordial. C'est de la que vient la blancheur virginale, et le fait que les enfants dans le culte chrétien sont enterrés sous un suaire blanc.

    Le Blanc est aussi la couleur de celui qui renaît après la mort initiatique, de celui qui a passé l'épreuve. C'est la couleur de ceux qui ont été baptisés; ainsi que celle des druides, des poètes et des rois celtes, c'est-à-dire des membres de la classe sacerdotale. Le Blanc, qui est une couleur initiatrice, est aussi la couleur de la révélation, de la grâce, de la transfiguration qui éblouit, qui éveille la compréhension et dans le même temps la dépasse. C'est la couleur de ceux qui ont connu Dieu, et elle se manifeste de façon visible par la présence de l'auréole blanche.

    Enfin dans l'alchimie, l'oeuvre au blanc ( ou albedo ) annonce qu'après l'oeuvre au noir ( ou nigredo ), la materia prima se trouve sur la voie de la pierre philosophale.

    La Symbolique du Noir

    Couleur contraire du Blanc, le Noir est en fait son égal en valeur absolue, puisqu'il peut comme lui se situer aux deux extrémités de la gamme chromatique. Le Noir est lui aussi au choix l'absence ou la somme de toutes les couleurs.

    Le Noir est surtout pris sous sa symbolique négative et froide : il symbolise les ténèbres originelles et tout ce qui n'est pas différencié. Sous cet aspect le Noir est semblable au Blanc neutre et vide, d'ailleurs les chevaux de la Mort sont parfois blancs, parfois noirs. Mais si le Blanc neutre est associé à l'axe Est-Ouest, le Noir est associé à l'axe Nord-Sud, qui est celui de la transcendance absolue et des pôles. D'ailleurs, selon le pôle où chaque peuple place son Enfer ( Nord ou Sud ), le pôle concerné prendra la couleur noire.

    Placé sous le monde, le Noir symbolise la passivité absolue, l'état de mort accomplie et invariante, entre le coucher et le lever du soleil. Le Noir est donc un symbole de deuil plus dur que le Blanc : le deuil blanc sous tend une renaissance et donc un espoir, alors que le deuil noir ne sous tend aucun espoir de retour sous quelque forme que ce soit ( c'est le deuil de la mort définitive ). C'est d'ailleurs la couleur que portaient Adam et Ève dans le Zoroastrisme lorsqu'ils sont chassés du Paradis. Le Noir est donc la couleur de la condamnation, mais aussi celle du renoncement aux vanités de ce monde ( c'est la couleur du manteau des Derviches Tourneurs ). Le Noir est aussi un symbole de repentir : se noircir le visage est un signe d'humilité pour demander le pardon pour ses erreurs. Le Noir est également la couleur de la frustration de l'Éros, de la négation de la vie, et de la fatalité.

    Le Noir en tant que symbole des forces chtoniennes, et de l'envers de notre réalité apparente, est aussi le symbole du ventre de la terre où le monde diurne se régénère, c'est-à-dire un symbole de fécondité. Mais si le monde chtonien est aussi noir que les eaux profondes, c'est qu'il possède comme l'eau un potentiel de vie à l'état latent, c'est l'origine de toute chose. Car c'est dans ce ventre du monde "Noir", qu'opère le Rouge du Feu et du Sang, symbole de la force vitale. C'est pour cela que le Rouge et le Noir sont souvent opposés sur l'axe Nord-Sud, et peuvent être substitués l'un à l'autre. Ces deux couleurs se retrouvent d'ailleurs sur la lame n° 13 du Tarot de Marseille ( La Mort ).

    Le Noir est aussi un symbole de lumière divine par excellence chez les Derviches Tourneurs, où le Soufi passe d'abord par le Blanc, puis le Rouge, et enfin le Noir qui est la couleur absolue, au bout du cheminement où chaque autre couleur est une marche, c'est le moment d'extase où Dieu apparaît au mystique et l'éblouit.

    L'union du Noir et du Blanc est une hiérogamie qui donne le Gris moyen, valeur centrale de la sphère chromatique, et qui symbolise tout simplement l'homme.

    De façon générale le Noir symbolise la materia prima, l'indifférenciation et le chaos originels, les eaux inférieures, et la mort. C'est un puissant symbole d'obscurité et d'impureté, mais aussi un symbole de tout ce qui n'est pas encore manifesté, et donc de tout ce qui est virginal. Le Noir est par excellence le symbole du chaos, du néant, des ténèbres, de la nuit, du mal, mais aussi de l'angoisse, de la tristesse, et de l'inconscient. Mais c'est aussi le symbole de la terre fertile, ainsi que de la terre qui accueille les défunts, leur permettant de renaître. En tant que symbole du néant et du chaos, le Noir est aussi celui des ténèbres originelles qui précèdent toute manifestation quelque soit la religion.

    Si le Noir est associé au mal, c'est à cause de ses liens avec notre inconscient et avec la partie sombre de nous même qu'il faut être capable d'accepter et d'assumer pour évoluer, mais cette part de nous même est traître par nature, d'où cette connotation "maléfique" ( c'est d'ailleurs avec le Rouge une couleur "diabolique"). Le Noir est d'ailleurs la couleur du pessimisme, du malheur et de la douleur.

    Dans la science hermétique, l'oeuvre au Noir ( la mort puis le retour au chaos indifférencié ) aboutit à l'oeuvre au Blanc puis à l'oeuvre au Rouge ( la libération spirituelle ).

    Enfin même si le Noir est un symbole de Mort, c'est aussi un espoir de renaissance. Le Noir symbolise l'épreuve, c'est-à-dire la mort initiatique, qui une fois passée amène de nouveau à la lumière.

    La Symbolique du Gris


    Le Gris est la couleur se trouvant au juste milieu entre le Blanc et le Noir. Dans la symbolique chrétienne, cette couleur symbolise la résurrection des morts (le manteau de Jésus au moment du Jugement Dernier est censé être de cette couleur).

    Le Gris est la couleur de la douleur, de la cendre et du brouillard. Les Hébreux se couvraient d'ailleurs de cendre pour marquer leur souffrance. Le Gris est aussi la couleur du demi-deuil, de la tristesse, de la mélancolie et de l'ennui (d'où l'expression "faire grise mine").

    Le Gris représente aussi notre inconscient profond, la part de nous-même la plus obscure et la plus cachée à notre conscience. C'est aussi la première couleur que nous percevons après la naissance, ainsi que dans nos rêves.

    Le Gris, somme de deux couleurs opposées, symbolise aussi l'homme en tant que produit de la rencontre des sexes opposés. Le Gris moyen est la couleur qui se trouve au centre de la sphère chromatique, c'est le passage obligé pour toute transition d'une couleur vers sa contre couleur. Dans le cercle du Gris on peut accéder à toutes les teintes en se tournant selon un angle défini pour chaque couleur.

    La Symbolique du Rouge


    Le Rouge symbolise de façon universelle le principe vital, sa force, sa puissance et son éclat. Le Rouge est la couleur du feu, du sang et est aussi ambivalent symboliquement qu'eux, selon sa nuance claire ou sombre. Dans sa nuance claire, il est éclatant, centrifuge, diurne, mâle, tonique, il incite à l'action, et projette son éclat et sa puissance sur tout tel un soleil. Dans sa nuance sombre, il est nocturne, femelle, secret, et presque centripète. Le Rouge sombre symbolise le mystère de la vie au lieu de son expression. Le Rouge vif entraîne, encourage et provoque, c'est le Rouge des drapeaux, des enseignes, des affiches et emballages publicitaires. L'autre Rouge est un signal d'alerte, il retient, incite à la vigilance, et inquiète (c'est le feu rouge, la lampe rouge qui interdit l'entrée d'un bloc opératoire, etc. ). Le Rouge est aussi la couleur de la lampe des maisons closes, où il symbolise la transgression du tabou sexuel.

    Le Rouge sombre est la couleur du feu central de l'homme et de la terre, du ventre et de l'athanor des alchimistes, où s'opère la digestion, le mûrissement, la génération ou la régénération de l'homme ou de l'oeuvre, lors de l'oeuvre au rouge ( rubedo ). Le Rouge a un sens identique pour les alchimistes occidentaux, chinois et islamiques, et le Soufre Rouge des Arabes, symbole de l'homme universel, est issu de l'oeuvre au rouge.

    Le Rouge sacré et secret est le mystère vital caché au fond des ténèbres et des océans originels. Le Rouge est la couleur du coeur, de la libido et de l'âme. C'est aussi la couleur de la Science, et de la Connaissance ésotérique, interdite aux non-initiés. Cette connaissance est cachée sous le manteau des Sages, tel qu'on peut le voir dans les lames du tarot de l'Hermite, de la Papesse, et de l'Impératrice, qui portent tous une robe rouge sous un manteau ou une cape bleue. Ces trois personnages représentent la science secrète à différents degrés.

    Le Rouge sombre est aussi matriciel et est visible de façon licite pendant la mort initiatique où il devient sacré. Ainsi les initiées aux mystères de Cybèle recevaient sur leur corps le sang d'un taureau ou d'un bélier sacrifié au dessus d'eux pendant qu'un serpent buvait à même la plaie. Ce Rouge symbolise donc le ventre où vie et mort se transmutent l'une en l'autre. Le Rouge sombre a donc une symbolique initiatique mais aussi funéraire. Car caché, le Rouge sombre permet la vie, mais répandu il symbolise la mort. Ceci explique le tabou qui pèse sur les femmes pendant leurs règles : le sang en passant de l'utérus obscur à l'extérieur diurne change de polarité. De symbole de vie, il devient symbole de mort. Cet interdit a été valable pendant un temps pour toute personne versant le sang d'autrui ( bourreau et forgeron en habits rouges étaient intouchables ). Cette ambivalence entre vie et mort se retrouve aussi dans les rites funéraires des hommes de Neandertal et des premiers Cro-Magnon qui enduisaient leurs morts d'ocre rouge avant de les enterrer, pense-t-on pour leur permettre de renaître plus tard dans le ventre de la Terre-Mère.

    Le Rouge vif, lui, incite à l'action, il symbolise l'ardeur et la beauté, il est l'image de la force impulsive et généreuse, de la jeunesse, de la santé et de la richesse. Le Rouge vif est aussi un symbole de l'Éros libre et victorieux. C'est aussi la couleur des peintures et des ocres dont les femmes d'Afrique Noire s'enduisent le corps et le visage après leurs premières règles, à la veille de leur mariage, et après la naissance du premier enfant. Les Indiens d'Amérique ornent de la même couleur les jeunes gens pour stimuler leurs forces et éveiller leur désir.

    Le Rouge est aussi associé aux festivités et à la beauté ( les Celtes d'Irlande disaient d'un beau jeune homme ou d'une belle jeune femme qu'il ou elle était "rouge" ). Le Rouge étant un symbole de fougue, d'ardeur et de jeunesse, il est aussi une couleur guerrière, entre autre dans les traditions irlandaises, mais aussi romaines ou le Rouge est la couleur associée à Mars, dieu de la Guerre. Les Druides étant à la fois prêtres et guerriers, le rouge est une de leurs couleurs ( les contes celtes regorgent d'histoires où apparaissent des druides rouges ), et leur dieu Dagda est appelé "rouge de la Grande Science". Symbole de la guerre, le Rouge est aussi l'enjeu de cette bataille entre le ciel et l'enfer, entre le feu chtonien et le feu ouranien.

    Enfin, lorsque le rouge est pourpre, il devient symbole de pouvoir et de despotisme : à Rome c'était la couleur des généraux, des nobles, des patriciens et donc de l'Empereur. Le Rouge s'il est extériorisé devient dangereux, comme l'instinct de puissance non-contrôlé ; il mène alors à la haine, à l'égoïsme et à la passion aveugle. Le Rouge est donc une couleur ambivalente, symbole d'action et de passion, de libération et d'oppression, et cette ambivalence est visible sur tous les drapeaux rouges du globe. C'est donc une couleur complexe qui avec le noir est considérée par l'église catholique tantôt en bien, tantôt diabolique selon les circonstances où elle se trouve.

    La Symbolique du Orange


    La couleur Orange est un mélange de Rouge et de Jaune, ce qui fait d'elle la couleur la plus actinique. A mi-chemin entre l'or céleste et le gueules chtonien, le Orange est le symbole du point d'équilibre entre l'esprit et la libido. Mais si l'équilibre est rompu le Orange devient alors l'image de l'infidélité, de la luxure ou la révélation de l'amour divin. En tant que symbole de la révélation de l'amour divin, on retrouve le Orange sur la robe des moines bouddhistes, ainsi que sur la croix de velours des Chevaliers du Saint-Esprit. En tant que symbole de la luxure qui doit amener à la révélation initiatique, le Orange se retrouve sur les vêtements de Dionysos.

    Le Orange est la couleur du voile des fiancés, mais aussi celle des vêtements des Muses. C'est aussi la couleur de la pierre de hyacinthe qui était un symbole de fidélité. Cette pierre était aussi l'emblème des douze tribus d'Israël sur le pectoral du Grand Prêtre de Jérusalem, et on la trouve sur la couronne de la famille royale d'Angleterre où elle symbolise la tempérance et la sobriété du roi. Cette pierre se décolorant sous l'action du feu, on y a vu l'expression de la foi constante qui vainc la flamme des passions et les éteint.

    La Symbolique du Jaune


    Le Jaune est une couleur intense, violente, aveuglante c'est la couleur la plus chaude, celle du métal en fusion, celle du Soleil. Cette couleur qui est la plus ardente de toutes est quasiment impossible à éteindre. En tant que couleur du Soleil et de ses rayons, le Jaune est le symbole de la puissance des dieux et des déesses du ciel. Le Jaune est une couleur mâle, synonyme de lumière et de vie, et qui ne peut être obscurcie contrairement aux autres. Le Jaune symbolise la force, la jeunesse et l'éternité divine.

    Au Mexique le Jaune d'or est la couleur de la peau neuve de la terre juste avant que celle-ci ne reverdisse. Ceci permet d'associer cette couleur au mystère du Renouveau. Le Jaune était d'ailleurs l'attribut de Xipe Totec, divinité qui régissait à la fois les pluies printanières mais aussi l'orfèvrerie. Cette couleur était aussi l'attribut de Mithra en Perse et d'Apollon en Grèce.

    Le Jaune étant le symbole des dieux, il devient sur terre l'attribut de la puissance des rois, des princes, et des empereurs, et prouve l'origine divine de leur pouvoir. C'est dans cet esprit que les Rameaux verts que porte le Christ lors de son séjour terrestre se transforment en une auréole dorée une fois qu'il a rejoint son Père. Tout comme l'Or est le métal qui symbolise l'éternité, le Jaune est sa couleur. C'est d'ailleurs pour cela que ce métal et la couleur Jaune se retrouvent à la base du rituel chrétien : croix dorée sur la chasuble du prêtre, or du ciboire, etc.... C'est aussi eux que l'on retrouve lorsque les prêtres conduisent les défunts vers la vie éternelle. Le Jaune est l'attribut d'autres psychopompes, plus divins : Mithra par exemple.

    Cette symbolique du Jaune le lie aussi au monde chtonien, aussi bien en tant que représentation de la fertilité de la terre (le Jaune est la couleur des épis de blé mûrs), mais aussi de la mort (c'est la couleur que prend notre peau lorsque nous approchons de la mort). Dans certaines traditions le Jaune se substitue au noir, entre autre dans la représentation des points cardinaux : chez les Aztèques et les Zunis elle symbolise le Nord ou le Sud selon celui qui est associé au monde chtonien.

    Chez les Chinois le Jaune est l'opposé du Noir, avec qui il s'associe pour former les deux couleurs du sang du Dragon démiurge. Dans la symbolique chinoise, le Jaune émerge du Noir, comme la terre émerge des eaux primordiales. Le Jaune est aussi la couleur de l'Empereur, puisqu'il se situe au centre de l'Univers, tout comme le Soleil est au centre du ciel.

    Mais comme toute couleur, le Jaune a aussi une symbolique négative, lorsqu'il se trouve à mi-chemin entre le ciel et la terre. Il devient alors le soufre Luciférien, le symbole de la perversion de la foi, de l'intelligence et de la vie éternelle, symbole de l'orgueil, de la présomption, de l'adultère et de la trahison. Dans le temps, les traîtres, les adultérins, etc... étaient marqués sur eux ou sur leur maison d'une marque Jaune afin que tous sachent ce qu'ils avaient fait. Le Jaune était donc aussi une marque d'infamie.

    Le Jaune est donc une couleur profondément ambivalente à la fois divine et terrestre, à la fois marque de puissance et d'infamie.

    La Symbolique du Vert

    Le Vert est un mélange de jaune et de bleu, mais il est aussi à égale distance du rouge (couleur infernale) et du bleu (couleur céleste), ce qui fait du Vert une couleur médiane entre le chaud et le froid, le haut et le bas, c'est donc une couleur rassurante, rafraîchissante et surtout humaine. Le Vert représente le printemps, et c'est une couleur tiède. C'est aussi et surtout la couleur du règne végétal, et des eaux régénératrices et lustrales qui donnent sa signification symbolique au baptême.

    C'est la couleur de l'éveil des eaux primordiales ainsi que de celui de la vie. Plusieurs dieux et déesse portent cette couleur : Vishnu, le porteur du monde, est parfois représenté sous la forme d'une tortue à tête verte, la Vénus de Phidias a le corps vert, il en est de même pour Neptune, les Néréides et les Nymphes tous vêtus de vert. Beaucoup d'êtres mythiques liés à l'eau ou à la mer portent cette couleur, car le vert est la couleur de l'eau. Cette couleur est aussi liée à la foudre. En Chine le vert correspond au trigramme de l'ébranlement et du tonnerre, symbole du début de l'ascension du yang et de l'élément Bois. Le Vert est aussi la couleur de l'espoir, de la force, de l'acidité mais aussi de la longévité (c'est la couleur de l'immortalité).

    La vie part du rouge et s'épanouit dans le Vert, d'ailleurs les Bambaras, les Dogons et les Mossis considèrent le Vert comme une couleur secondaire issue du rouge. Cet antagonisme entre le rouge (qui représente le feu) et le vert (qui représente l'eau), se retrouve dans la représentation de la complémentarité des sexes : le rouge représente l'homme/le mâle (actif ou yang) et le vert représente la femme/la femelle (passif ou yin). D'ailleurs dans la représentation chinoise du tao, le yin et le yang qui sont imbriqués portent ces deux couleurs : le yang est rouge et le yin est vert. Plus près de nous, dans la tradition Wiccanne, sur l'autel le Dieu est représenté par une bougie de couleur rouge, et la Déesse par une bougie de couleur verte.

    Le Vert représente donc la mère, le refuge, et c'est cette symbolique qui est utilisée en chromothérapie pour calmer les gens en provoquant de façon inconsciente une régression in uterum. D'ailleurs le Vert était la couleur des toges des médecins au Moyen-âge, et de nos jours c'est toujours la couleur des apothicaires. Le Vert est une couleur prisée par les chrétiens comme couleur symbolisant la justice (qui complète l'innocence du blanc) et d'espérance.

    Mais le Vert est une couleur de vie c'est aussi une couleur pouvant symboliser la mort. C'est la couleur de la moisissure, de la putréfaction, et du teint des malades. La pierre portée au front par Lucifer avant sa chute est l'émeraude, mais c'est aussi une pierre papale. Le Vert est donc une couleur ambivalente, comme tout symbole féminin et chtonien. Satan, sur un des vitraux de la Cathédrale de Chartres, a la peau et les yeux verts. Mais le Vert représente aussi le Graal qui est censé être fait d'émeraude ou de cristal vert, et qui contient le sang de Dieu.

    Couleur ambivalente, au milieu de tout, le Vert est une couleur d'équilibre, de paix, et surtout une couleur neutre

    La Symbolique du Bleu


    Le Bleu est la couleur la plus profonde et la plus immatérielle, et dans laquelle on se perd tel un océan infini. Dans la nature, le Bleu est souvent une couleur "transparente", c'est la couleur des choses vides tel l'air, l'eau, le cristal, etc. Le vide étant exact, pur et froid, le Bleu est donc la plus froide des couleurs, mais aussi la plus pure en dehors du blanc neutre. C'est de toutes ces caractéristiques qu'est issue la symbolique du Bleu.

    Étant immatériel, le Bleu, lorsqu'il est appliqué sur quoi que ce soit, dématérialise l'objet sur lequel il se trouve. Le Bleu est le chemin de l'infini, où la réalité devient rêve, c'est d'ailleurs la couleur de l'oiseau du bonheur ( l'oiseau bleu). Entrer dans cette couleur revient, telle Alice, à passer de l'autre coté du miroir, c'est à dire au Pays des Merveilles. Alors que le Bleu clair symbolise la rêverie, le Bleu foncé symbolise le rêve, on passe alors du jour à la nuit, et de la conscience à l'inconscient.

    Le Bleu est le domaine de l'irréel, et il aplani les contradictions et les alternances (par exemple jour/nuit) qui rythment notre vie. Mais cette couleur n'appartient pas à notre monde, elle évoque une idée d'éternité tranquille et méprisante, donc inhumaine. Le Bleu est une couleur indifférente. C'est d'ailleurs pour cela qu'une pièce bleue calme et apaise mais ne tonifie pas comme le vert, et finit par devenir déprimante puisque le Bleu ne fournit qu'un rêve sans ancrage dans le réel. Le Bleu est une couleur grave et solennelle que l'on retrouve d'ailleurs sur les murs des tombeaux égyptiens. Le Bleu était aussi chez les Égyptiens la couleur de la vérité. La vérité allant avec la Mort et les Dieux, le Bleu céleste représente le seuil qui sépare l'homme de ceux qui dirigent, de l'au-delà, son existence. Le Bleu azur est donc sacré, c'est le champ élyséen, la matrice (femelle) à travers laquelle perce la lumière d'or (mâle) qui exprime la volonté ouranienne. D'ailleurs Zeus et Yahvé ont les pieds posés sur l'azur lorsqu'ils ont assis sur leurs trônes. Cet azur qui représente la voûte céleste, dont on croyait en Mésopotamie qu'elle était faite de Lapis-lazuli. Cet aspect sacré du Bleu se retrouve dans le fait que le blason de la maison Royale de France était sur fond bleu azur afin d'affirmer l'origine divine du roi. Dans la tradition Nordique, le Bleu nuit symbolise la couleur du manteau d'Odin, et par extension celle des vitkis (mages runiques), et du sacré. Le Bleu est aussi la couleur le plus souvent associé à la spiritualité, étant une couleur froide il incite à la réflexion (et non à la passion comme le rouge). Les amulettes de cette couleur sont d'ailleurs réputées neutraliser le mauvais oeil.

    Associé à l'ocre ou au rouge, le Bleu symbolise les hiérogamies ou les oppositions entre ciel et terre. Ainsi Gengis Khan naît-il symboliquement de l'union de la terre ( la biche fauve) et du ciel ( le loup Bleu). Tous les animaux bleus de la littérature turco-mongole sont des attributs de Tangri, le père des Altaïques qui vit au dessus du ciel. Dans le combat entre le ciel et la terre, le Bleu et le Blanc s'allient contre le Rouge et le Vert, comme on peut le voir dans l'iconographie chrétienne ( dans la lutte de Saint Georges contre le dragon par exemple). Cet aspect sacré du bleu se retrouve aussi dans l'expression "sang bleu" qui désigne les nobles, donc des personnes plus proches de Dieu que le commun des mortels.

    Le Bleu, comme le Blanc est une couleur mariale, qui symbolise le renoncement aux valeurs matérielles et l'envoi de l'âme libérée vers Dieu (vers l'or). Cette aspect immatériel du Bleu se retrouve dans le fait que c'est avec le Blanc l'une des couleurs que l'on mettait sur les enfants impubères qui ne sont pas encore de ce monde matériel, et donc plus proches du divin et plus aptes à répondre à l'appel de la vierge. Le Bleu était aussi la couleur d'un des habits de Jésus, en tant que symbole de la vérité prêchée et de la transcendance du fils de Dieu.

    Dans la tradition bouddhiste tibétaine, le Bleu est la couleur de la Sagesse transcendante, de la potentialité et en même temps de la vacuité, dont l'infini du ciel bleu est une image possible. Le Bleu est d'ailleurs la couleur de la lumière de la Sagesse du Dharma-dhâtu, dont la puissance est éblouissante, mais qui ouvre la voie de la Libération. Le Bleu est aussi la couleur du yang, donc du bénéfique. Le Bleu n'a pas de terme spécifique dans les langues celtiques (ni dans la langue chinoise ancienne d'ailleurs), où le même mot "glas" signifie à la fois Bleu, Vert ou Gris selon les circonstances. Néanmoins le Bleu est une couleur importante pour les Celtes puisqu'elle symbolise la troisième fonction, productrice et artisanale, et on retrouve dans les écrits de César des mentions de femmes nues et peintes en Bleu lors de cérémonies religieuses.

    Dans le langage populaire, le bleu symbolise la perte, le manque la castration, l'ablation, la passivité, ou le renoncement, alors qu'il représente en réalité la mutation, la sublimation des désirs et la possibilité d'un nouveau départ. Cette symbolique se retrouve dans la tradition barbare des bagnes français où celui qui était homosexuel passif devait se faire tatouer le sexe en bleu pour exprimer son renoncement à la virilité.

    La Symbolique du Violet


    Le Violet est un mélange à parts égales de rouge (couleur chtonienne) et de bleu (couleur céleste), c'est une couleur tiède, la couleur de la tempérance. Elle symbolise le mélange de la lucidité et de l'action réfléchie. Le Violet est aussi le symbole de l'équilibre entre le ciel (bleu) et la terre (rouge), entre l'esprit et les sens, entre l'intelligence et la passion, et entre la sagesse et l'amour. Le Violet est aussi la couleur de l'obéissance et de la soumission. C'est une couleur apaisante qui tempère la passion du rouge. Ce qui n'empêche pas le violet de symboliser la spiritualité liée au sang et au sacrifice, ou d'être liée aux concepts de pénitence, d'expiation et de recueillement.

    Dans le tarot la carte de la Tempérance montre un ange tenant un vase bleu et un vase rouge entre lesquels s'échange un fluide incolore. Cette arcane représente le processus alchimique qui repose sur un échange perpétuel entre le ciel et la terre. Cet échange est basé sur l'alternance de l'évolution (ou ascension) et de l'involution (ou redescente). Dans ce mécanisme, le violet symbolise l'involution, ou passage de la vie à la mort (sa saison est l'automne). Dans cette symbolique, le vert est l'opposé du violet, et il représente le printemps, ou passage de la mort à la vie. De par cette symbolique, le Violet est devenu en Occident une couleur de deuil ou de demi-deuil.

    Le Violet symbolise la gueule qui avale et éteint la lumière, d'où son association au secret. C'est derrière le Violet que se produit la transformation et le mystère invisible de la réincarnation. C'est pour cela que sur les monuments du Moyen-âge, Jésus porte une robe violette pendant la Passion, c'est-à-dire pendant qu'il marie en lui l'Homme et l'Esprit Céleste. C'est aussi pour cela que le choeur des églises est drapé de Violet pendant le Vendredi Saint.

    Dans la culture Orientale, le passage du Rouge au Violet symbolise le passage de l'actif au passif, du yang au yin. Cette couleur est aussi censée stimuler les glandes sexuelles de la femme


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  • L'Agrippa

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    Un grimoire légendaire, l'Agrippa, du nom de son auteur présumé, Henri Corneille Agrippa, a suscité bien des fascinations et des craintes.

    Anatole Le Braz raconte au sujet de ce grimoire :
    "L'Agrippa est un livre énorme. Placé debout, il a la hauteur d'un homme. Les feuilles en sont rouges, les caractères en sont noirs. Pour qu'il ait son efficacité, il faut qu'il ait été signé par le diable.
    Tant qu'on n'a pas à le consulter, on doit le maintenir fermé à l'aide d'un gros cadenas. C'est un livre dangereux. Aussi ne faut-il pas le laisser à portée de la main. On le suspend au moyen d'une chaîne, à la plus haute poutre d'une pièce réservée. Il est nécessaire que cette poutre ne soit pas droite, mais tordue".

    L'Agrippa n'est pas un livre comme les autres. Il est vivant, et répugne à se laisser consulter. Pour lui arracher ses secrets, il faut se mesurer à lui et le dresser, comme on le ferait d'une bête fauve : "Tant qu'on ne l'a pas dompté, on n'y voit que du rouge. Les caractères noirs ne se montrent que lorsqu'on les y a contraints, en rossant le livre, comme un cheval rétif. On est obligé de se battre avec lui, et la lutte dure parfois des heures entières. On en sort baigné de sueur".

    A l'origine, seuls les prêtres avaient le droit de posséder un exemplaire de l'Agrippa. On dit que chacun d'eux avait le sien, qu'ils trouvaient à leur réveil sur leur table de nuit, le lendemain de leur ordination, sans qu'ils sachent d'où il leur venait ni qui le leur avait apporté.
    Au moment de la révolution française, de nombreux ecclésiastiques émigrèrent, et leurs Agrippa furent dispersés. Ainsi s'explique la présence dans certaines fermes du "livre étrange".


    Toutefois, le possesseur illégitime d'un Agrippa se reconnaît à certains signes sûrs : il émane de lui une odeur particulière, faite de soufre et de fumée, et il marche en hésitant à chaque pas qu'il fait, de crainte de piétiner une âme. Il ne peut plus jamais se défaire du livre maudit, à moins d'appeler à son secours un prêtre assermenté, et cela uniquement lorsqu'il se trouve à l'article de la mort. C'est à ce moment-là que les hommes d'Eglise, appelés au chevet du défunt, lui accordent l'extrême-onction en échange du livre interdit. La promesse du paradis - et surtout l'assurance qu'il n'ira pas en enfer - suffit à convaincre le moribond, qui envoie quelqu'un des siens détacher l'Agrippa : "L'Agrippa, détaché, cherche à faire des siennes. Il mène un sabbat à travers toute la ferme. Mais le prêtre l'exorcise et le fait tenir tranquille. Puis il commande aux personnes qui sont là d'aller quérir un fagot d'ajonc. Il y met le feu lui-même. L'Agrippa est bientôt réduit en cendres. Le prêtre recueille alors cette cendre, l'enferme dans un sachet, et passe le sachet au cou du moribond, en disant :"Que ceci vous soit léger!"

    Claude Seignolle (1) affirme de son côté que les pages des grimoires sont colorées d'un pourpre si violent qu'on ne peut les contempler longtemps sans se brûler les yeux. Le profane ne peut toutefois y distinguer aucun signe, et cela afin que les secrets du diable ne soient pas révélés au tout-venant : "Il est bien connu que si tu n'es pas toi-même sorcier, il faut te garder de lire ces livres car plus tu les lis, plus tu désires en savoir, tant et si bien que finalement tu ne peux te retenir de jeter le mal ; là est un grand risque : si tu as le sang plus faible que ta victime, le sort se retourne contre toi et tu l'attrapes de plein fouet".

    Enfin, le diable ne tolère la présence de grimoires sur terre qu'en nombre limité, et finit toujours à plus ou moins longue échéance par venir reprendre son bien - avec, par la même occasion, l'âme du possesseur de grimoire. L'inquisiteur Giraldo fait ainsi dire au Cornu : "Je tords le cou à ceux qui, lisant dans un grimoire sans le savoir, me font venir et ne me donnent rien. Mais je m'en retourne paisiblement d'avec ceux qui me donnent une savate, un cheveu ou une paille...."

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  • Le grimoire

    <div-header-line-1></div-header-line-1> <div-header-line-1></div-header-line-1>

    Objet absolument personnel, dépositaire de mille secrets, le grimoire doit être muni d'une bonne serrure. Si une main profane venait à l'ouvrir, tout son pouvoir disparaitrait

    Un grimoire est un livre, mais pas n'importe quel livre ! Un ouvrage absolument personnel - car chaque exemplaire est unique-, servant d'aide mémoire et contenant des recettes, des secrets, des tours de main, des façons de faire, des mystères parfaitement inaccessibles aux non-initiés.

    Ceux qui possèdent des grimoires appartiennent tous, d'une façon ou d'une autre, au monde des mystères et de la magie, et même quelquefois à la sorcellerie. Mais attention, il y a grimoire et grimoire...

    Les uns sont de simples recueils de recettes sorcières apparentés à de la superstition ou citant les moyens d'invoquer le diable.

    D'autres (les véritables grimoires, les seuls dignes de ce nom) sont réservés à des personnes assurément plus estimables que les charlatans de campagne et autres repoussantes sorcières.
    Chacun possède son exemplaire qui n'appartient qu'à lui seul. Il doit le réaliser lui-même, et encore si possible, en fabriquer le papier de ses propres mains. Chaque page doit porter un signe sacré, la couverture être protégée d'un pentacle, toutes les recettes et autres formules doivent être écrites de la main même de l'initié, à l'aide d'une plume n'ayant jamais servi auparavant et avec une encre préparée par ses soins.

    RECETTES TROUVEES DANS DES GRIMOIRES MAGIQUES

    *Pour savoir si un malade guérira ou succombera :
    Prenez un peu de lard, frottez-en la plante des pieds du patient, ensuite donnez-le à manger à un chien.
    S'il le mange, c'est signe de guérison. Sinon, c'est message de mort.

    *Pour arrêter un serpent :
    Prononcez en le voyant Osi, Osoa, Osia et il se laissera prendre.

    *Pour ne pas être blessé à la guerre :
    Gravez sur une petite plaque de zinc les mots ci-après :
    "Voyez l'épée d'Adonaï et de Geédéon".
    Cette plaque doit être taillée en forme d'étoile à sept pans. Vous la parfumerez et la placerez dans le pommeau de votre épée. Vous blesserez tous vos adversaires, quand bien même ils seraient cuirassés.

    *Contre les maléfices :
    Le fer repousse les influences occultes. Quand on craint un maléfice, prendre du fer dans sa main et se laver trois fois la tête en disant :
    "Ô Adonaï, délivre et guéris ton serviteur".
    A la troisième fois, attendre que le crâne sèche de lui-même.

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  • - LE GRIMOIRE MAUDIT DE AHRIMAN -

    Le mystérieux et légendaire grimoire de Ahriman a-t-il sombré avec le titanic ?


    Cela commence il y a fort longtemps, puisque nous sommes sans doute au IXe siècle. Où ? L’histoire ne le dit pas, mais probablement dans quelque pays enveloppé dans les brumes du nord ou de l’est. Allemagne ? Angleterre ? Hongrie peut-être, ou Pologne. En tout cas, il s’agit d’un pays qui croit aux sorcières, et qui les pourchasse avec férocité.

    Une sorcière… Comment se nommait-elle ? On l’ignore aussi. Ahriman, peut-être… Elle a été confondue, jugée, condamnée, brûlée. Brûlée en partie seulement, car quelqu’un – un autre sorcier ? – s’est approché après le supplice du bûcher auquel les restes de la sorcière, noircis par les flammes, pendaient encore.

    Cette personne décroche le corps de la femme martyrisée et emporte le cadavre, dont le visage calciné montre encore une expression terrifiante de haine et de douleur. Il l’emmène chez lui. Que veut-il en faire ? On n’ose y songer…

    Des années plus tard apparaît sur le marché un livre d’aspect sinistre, noirci comme par les flammes d’un bûcher. Quand on l’ouvre, on lit sur les premières pages parcheminées : Grimoire d’Ahriman. Les caractères sont gothiques et le texte est tout entier consacré à des recettes de magie noire. Certains disent que le livre, feuillets et couverture, est entièrement fait de peau humaine : la peau de la sorcière suppliciée. Pour l’instant, nous sommes encore au tout début du IXe siècle, car c’est le couronnement de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle. Un magistrat de la ville, dit la légende, offre le volume inquiétant au nouvel empereur. Ses intentions sont-elles amicales, ou hostiles ? Quand on connaît la suite de l’histoire, on ne se pose plus la question.

    On raconte que ce livre, cadeau précieux, fut exposé plus tard dans une vitrine fermée. Mais, un matin, on eut la surprise de retrouver le grimoire sur le sol. La vitrine était brisée. Quelqu’un commente :

    Un grimoire est un livre contenant des recettes de magie
    Ce grimoire n'est pas le grimoire d'Ahriman...


    « On dirait que ce livre maudit a cherché à s’échapper, qu’il a cassé la vitrine de l’intérieur. De toute manière, la salle est hermétiquement close, et absolument personne ne peut y pénétrer pendant la nuit. »

    On juge plus prudent d’enfermer l’ouvrage noirci dans une armoire de fer. Quelques jours plus tard, celle-ci est découverte, forcée par une main inconnue : quelqu’un s’est emparé du Grimoire d’Ahriman, et uniquement de cet ouvrage. On perd ensuite la trace du livre pendant de longues années.

    Il réapparaît, un peu plus noirci encore, quand, des siècles plus tard, la maison d’un brocanteur brûle de fond en comble. Déjà, on peut se demander d’où il tenait le dangereux écrit. Et si les propriétaires successifs avaient ou non souffert de le détenir… Peut-être connaissaient-ils le mode d’emploi ? Peut-être étaient-ils, eux aussi, sorciers et nécromants, héritiers de la sorcière ?

    Nous arrivons en 1566, et c’est chez un diamantaire juif d’Amsterdam qu’on retrouve le manuscrit. Cet homme, selon la rumeur publique, possède le grimoire. Et le diamantaire, qui est du genre bavard, raconte une étrange histoire : « J’ai voulu nettoyer mon grimoire. La reliure était toute maculée de fumée. Mais à peine avais-je commencé à le frotter que le livre s’est échappé de mes mains et qu’il a littéralement plongé dans une cuve d’eau qui était devant moi. Cette eau, qui l’instant d’avant était toute fraîche, s’est mise à bouillonner… Incroyable ! ». En tout cas, le diamantaire bavard a sans doute ravivé la malédiction en parlant à tort et à travers car, un peu plus tard, un malfaiteur s’introduit chez lui, le frappe et le laisse à moitié mort. Quand il reprend ses esprits, il s’aperçoit qu’on lui a dérobé… le grimoire.

    Pendant deux siècles, le dangereux ouvrage demeure dans un oubli de bon aloi. Jusqu’au jour où, à Prague, ville de sorciers et de nécromants s’il en est, deux frères héritent du grimoire. On le sait, car ils s’en disputent la propriété et leur querelle devient publique. Ils se disputent à tel point qu’ils n’hésitent pas – nous sommes au XVIIIe siècle – à se défier en duel. Et l’un des deux frères tue l’autre. Le vainqueur emporte le manuscrit chez lui, dans la célèbre rue des Alchimistes. Le lendemain, les habitants de la rue font la chaîne et dressent des échelles pour essayer de maîtriser l’incendie qui ravage sa maison. On craint que le sinistre ne se propage à tout le quartier.

    En tout cas, le grimoire maléfique ne disparaît pas tout à fait puisqu’on en retrouve la trace au début du XXe siècle. Dans un endroit bien différent, puisqu’il s’agit rien moins que des registres de la célèbre compagnie d’assurances Lloyds.

    Un passager célèbre a éprouvé le besoin de faire assurer ses bagages avant un voyage transatlantique. Comme il est milliardaire, on peut comprendre qu’il ait des objets de valeur, des bijoux. Mais il fait assurer tout particulièrement le Grimoire d’Ahriman, qui est parvenu jusqu’à lui. Par quel truchement ? On l’ignore.
    Le milliardaire se nomme John J. Astor, et le bateau qu’il emprunte pour traverser l’Atlantique n’est autre que le Titanic, que l’on disait insubmersible…

    L’orgueilleux paquebot, heurté par un iceberg, disparaît dans les flots glacés avec 1513 passagers, Astor et son grimoire qui depuis, Dieu merci, ne s’est plus manifesté.


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  • Le petit et le grand albert

    <div-container></div-container> <div-container></div-container>Il s'agit de deux livre demagie extrèmement connus dans le monde de l'ésotérisme.
    Voici une présentation du grand albert trouvée sur http://badonpierre.free.fr/salmpierre/tome3v.html :

    Le 19ème siècle voit se produire un phénomène d'édition d'une dimension considérable, qui a cependant échappé aux études savantes.

    C'est la réédition du Grand Albert et du Petit Albert, livres de magie. Vendus par colportage, ils font la fortune de leurs diffuseurs : 400 000 exemplaires par an rien qu'en Ardenne Belge au milieu du 19ème siècle. Cela veut dire que pratiquement chaque famille en a un, malgré les cris de fureur des curés.

    Que sont ces livres maudits ? Il est aujourd'hui bien facile de se faire son opinion personnelle, puisque l'ethnologue Claude Seignolle les a édités dans la collection Bouquins.

    Le Grand Albert a un auteur des plus respectable : il s'agit de Saint Albert le Grand (v 1193-1280), dominicain et philosophe, maître de Saint Thomas d'Aquin. Il a donné son nom à une place de Paris, la place Maubert (originellement : place du maître Albert). Donc, même lui, rétrospectivement, se voit accusé de sorcellerie par livre interposé !

    Le livre est empreint des idées de Paracelse : la nature est un grand système de correspondances, et celui qui les connaît est non seulement un savant mais aussi une personne de grand pouvoir, car la magie est d'abord et, oserait-on dire, seulement, une technique. Elle ne se pose aucunement en rivale de Dieu. La nature, dont la connaissance parfaite et profonde, est à la base de la magie, est avec Dieu dans un rapport de créature à créateur. Elle lui est totalement subordonnée. Il n'est nullement question de prendre la place de Dieu.

    Bien entendu, Saint Albert le Grand écrit, mais n'imprime pas. La première édition imprimée est nettement postérieure. Si bien que le livre est interpolé. Il a plusieurs auteurs, certains excellents (Albert le Grand), et d'autres dont on ne sait rien. Ce qui est particulièrement gênant dans le cas d'un livre de recettes magiques dont l'utilisateur espère qu'elles marchent sans se retourner contre lui. Si l'on n'a pas confiance dans chaque ligne d'un tel livre, on n'a confiance dans aucune

    Le Petit Albert se veut une actualisation du grand ; l'auteur est de mentalité moderne ; il souligne qu'il a testé ses recettes et se montre ravi quand il peut dénoncer une supercherie ; l'ambiance du 18ème siècle est partout, quoique le langage soit vieux, ce dont l'auteur s'excuse ( "Les curieux ne s'attacheront pas au langage vieux et peu poli de ce livre ; on a mieux aimé le laisser comme on l'a trouvé plutôt que d'y changer quelque chose, de peur d'en altérer le véritable sens" ). Il s'agit d'un esprit assurément empreint de mentalité magique, mais également rationnel et même pieux.

    Parmi les recettes que donne le Petit Albert, les plus complexes nécessitent de ne pas se tromper sur les heures que chaque planète gouverne, les phases de la lune, etc ... D'où la nécessité, pour le profane, d'utiliser, conjointement un almanach. Lesquels almanachs, relatifs à une année précise, étaient également vendus par colportage.

    Il y avait déjà des almanachs du temps du pasteur Oberlin, puisque celui-ci se préoccupe de les expurger. Voici ce que je lis dans la brochure distribuée par le presbytère de Waldersbach à l'occasion du bicentenaire du célèbre pasteur :

    "Dans l'embrasure de la fenêtre, nous voyons, à droite, l'introduction à l'almanach, à gauche une feuille de cet almanach. Ce fut une grande joie pour Oberlin d'arriver à le publier. Composé de quatre feuillets, un par trimestre, il portait en marge la mention des éclipses, le coucher et le lever du soleil, les signes du zodiaque.

    Il était "purifié" des horoscopes, prédictions d'après les planètes de naissance, jours fastes et néfastes, et de toutes ces choses incompréhensibles, inutiles et contraires à la parole de Dieu. "Tous les jolis noms que mon prédécesseur a introduit chez vous s'y trouvent, et des noms nouveaux, qui permettent de distinguer les enfants de tous ceux qui portent le même nom de famille. L'almanach contient en outre des règles de santé d'après Tissot."

    On est un peu abasourdi de voir qu'Oberlin a eu affaire à l'almanach. Ses paroissiens avaient tout juste appris à lire au temps de Stouber, et voilà qu'au temps d'Oberlin, ils connaissaient déjà les livres de magie !

    Car lire un almanach sans le livre de magie qui va avec, c'est comme lire Télé Sept jours sans avoir la télé.

    Au 19ème siècle, l'achat d'almanachs par les paysans était socialement toléré, et se faisait de façon ouverte. L'almanach était considéré par les autorités comme une sorte de calendrier, avec en plus de conseils de jardinage du genre "semez vos radis à la lune montante". Il était un peu méprisé, mais regardé comme inoffensif, alors qu'en réalité il est le mode d'emploi annuel de l'Albert, dont la diffusion se faisait en secret. Donc, la vaste diffusion de l'almanach nous donne quelque idée de ce qu'a pu être la diffusion de l'Albert.

    Ce livre correspondait à un besoin. Et d'abord à un besoin de médecine populaire à peu près fiable car, comme nous l'avons vu, la transmission orale était une vraie catastrophe pour des recettes mettant en danger la vie humaine. Aujourd'hui, nous dirions que, dans un tel cas, la "traçabilité" est la moindre des choses.

    Le Petit Albert conseille des remèdes à base de plantes aromatiques bourrées de vitamines et de sels minéraux, qui ne m'ont pas paru dangereuses (sous toutes réserves), du moins pour les ingrédients que je connais.

    On y trouve aussi des recettes de toutes sortes : pour l'amour, pour faire de l'or, pour résister à la torture si l'on a affaire à la justice, etc... le livre peut se lire sous l'angle ethnographique. Il nous apprend tout sur les désirs de nos ancêtres, souvent bien modestes, parfois totalement fous.

    QUELQUES RECETTES DU PETIT ALBERT


    Secret merveilleux pour se maintenir toujours en santé :

    Prenez, à l'heure du soleil, comme auteur de la vie, quatre branches de rue, neuf grains de genièvre, une noix, une figue sèche et un peu de sel. Pilez tout ensemble et mangez le à jeun en plusieurs fois.

    Pour faire des vins de liqueur :

    Passons de l'utile au délectable, et réjouissons l'homme par d'agréables liqueurs.
    Pour faire d'excellent vin grec, sur cent pots de bon vin fort, vous mêlerez la décoction suivante : six livres de bon sucre, du gingembre, du galanga (alpinie), de la graine de paradis, du clou de girofle, de chacun quatre onces avec deux pelures de citron. Vous ferez bouillir tout cela avec six pintes d'eau de fontaine jusqu'à diminution de moitié et, après avoir clarifié cette composition, vous la mettrez dans le tonneau où sont les cent pots de bon vin, et vous aurez du vin grec excellent.

    Pour augmenter du poivre pilé de la moitié :

    Il faut mêler avec le poivre de la graine de cardamone, autrement graine de paradis.

    Secret pour faire faire à un cheval plus de chemin en une heure qu'un autre en fera en huit heures :

    Vous mêlerez, dans l'avoine du cheval, une poignée de l'herbe appelée satirion, que vous hacherez bien menu. Vous oindrez le haut de ses quatre jambes, au dessus du ventre, avec de la graisse de cerf et, quand vous serez monté dessus, et prêt à partir, vous lui tournerez la tête du côté du soleil levant, et, vous penchant sur son oreille gauche, vous prononcerez trois fois à voix basse les paroles suivantes : Gaspard, Malchior, Merchisar. J'ajoute à ceci que, si vous suspendez au col du cheval les grosses dents d'un loup qui aura été tué en courant, le cheval ne sera pas fatigué de sa course.

    De la main de gloire dont se servent les scélérats voleurs pour entrer dans les maisons, de nuit, sans empêchement :

    J'avoue que je n'ai jamais éprouvé le secret de la main de gloire, mais j'ai assisté, trois fois, au jugement définitif de certains scélérats qui confessèrent à la torture, s'être servis de la main de gloire dans des vols qu'ils avaient faits ...

    Il fallait la préparer de la manière suivante : on prend la main droite, ou la gauche, d'un pendu exposé sur les chemins, on l'enveloppe dans un morceau de drap mortuaire dans lequel on la presse pour lui faire rendre le peu de sang qui pourrait y être resté, puis on la met dans un vase de terre avec du zimat, du salpêtre, ... jusqu'à ce qu'elle soit devenue bien sèche ....

    Puis on compose une espèce de chandelle avec de la graisse de pendu, de la cire vierge et du sésame de Laponie, et l'on se sert de cette main de gloire comme d'un chandelier, pour y tenir cette chandelle allumée.

    Et, dans tous les lieux où l'on va avec ce funeste instrument, ceux qui y sont demeurent immobiles.


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